Menu des dogmes catholiques est-il à la carte ? Solennité de l’Immaculé Conception Le 8 décembre 2020

Publié le Publié dans Homélies

Lectures :

Gn 3,9-15.20 : Quand Adam eut mangé du fruit de l’arbre…

Ep 1,3-6.11-12 : Dieu nous a choisis, dans le Christ avant la fondation du monde…

Lc 1,26-38 : Je te salue, Comblée-de-grâce…

Peut-être étonnant, mais aujourd’hui encore, nous trouvons certains de nos frères et sœurs se disant catholique mais ne voulant pas admettre certaines vérités de la foi telles que l’Eglise les définit…

Le dogme de l’Immaculée Conception, proclamé le 8 décembre 1854, en fait partie…

Dans la tête de personnes au regard assez primaire de la foi, ayant une vision matérialiste de son contenu, certains dogmes, certaines vérités de la foi catholique et apostolique ne sont tout simplement pas crédibles. Il est donc nécessaire que l’Eglise passe outre leurs dogmes « douteux » afin de se faire entendre… forcément sur le terrain social, de la fraternité universelle,
de l’écologie et à présent jusque sur le terrain sanitaire et la préservation au coude à coude de la vie.

        Dans ce sens, pas plus tard qu’hier, j’ai reçu un mail d’une personne qui, en réaction à mon édito de dimanche dernier qui parlait des Anges
et de l’Immaculée conception – catéchisme catholique à l’appui – voulait me détourner de la soi-disant fausse route sur laquelle je me fourvoyais.

Dans son mail, j’ai ainsi pu lire que la foi en les anges et Marie toujours Vierge excepté du péché originel est loin du contenu essentiel de la foi en Jésus-Christ […] La défense vertueuse d’un monde merveilleux autour des anges et de Marie – fut-il catholique – fait pâle figure à côté… et n’est pas de nature à convaincre les non croyants d’aujourd’hui, ni à conforter le troupeau dans sa vie chrétienne. Or, ce n’est pas sur la croyance aux anges et à la virginité de Marie qu’ils seront jugés dignes du Père.

       De prime abord, nous pouvons être touchés par cette défense du Christ, l’essence de l’essence de notre foi.

Cependant, ce pragmatisme pastoral engendrerait – soi-disant – dans le domaine de la foi, une notion dangereuse : faire s’affronter les dogmes entre eux.

C’est-à-dire que, n’ignorant pas que tous ont le même poids, les mêmes fondements bibliques et théologiques, la même portée dans la société moderne, l’Eglise aurait pu être tentée de mettre de côté certains d’entre eux et promouvoir au contraire certains autres. 

Par conséquent, l’enseignement de la foi dépendrait plus des courants dominants que de la nécessité de révéler la vérité intégrale de la Bonne nouvelle.
Les dogmes seraient servis « à la carte »: je prends ou je ne prends pas…

L’Eglise ne serait plus la communauté qui annonce la Parole de Dieu, à temps et à contretemps, mais plutôt une structure qui suit le monde et lui dit ce qu’il souhaite entendre.

Courir après la mode et les désirs du moment finit – a priori – toujours mal pour le coureur : quelqu’un de fûté l’a bien remarqué en écrivant sur son blog :

arrête de courir après les autres, tu risquerais de tomber.

Et l’histoire l’a bien démontré… chaque fois que les gens d’Eglise ont voulu être plus écoutés, plus en phase avec l’air du temps, plus mondains en suivant une tendance locomotive… notre Sainte Mère s’est effondrée ou bien elle a dû affronter de graves crises d’identité.

         Frères et sœurs bienaimés, revenons cependant au sujet de notre belle fête qui illumine chaque 8 décembre notre région de milliers et de milliers de lumières.

Est-ce vraiment si compliqué d’admettre que Dieu, le tout puissant, le créateur de tout ce qui existe au monde, êtres vivants compris, aurait pu exempter une certaine Marie, future mère de son fils, du péché originel et la garder toujours vierge, comme le dit le catéchisme :  Vierge en concevant son Fils, Vierge en l’enfantant, Vierge en le portant, Vierge en le nourrissant de son sein, Vierge toujours ?

       Si un jour quelqu’un de l’Elysée ou du palais apostolique du Vatican vous contactait, vous annonçant que le président de la République ou le pape séjournera chez vous quelques jours, que feriez-vous ?

Le ménage à fond, si le temps le permettait le rafraîchissement de certaines pièces, peut-être le changement des literies, des achats de linge et de draps, que sais-je… Vous feriez bien sûr tout pour que l’hôte prestigieux soit honorablement reçu, qu’il se sente bien, afin que vous ne ressentiez aucune honte devant lui.

C’est normal…

On se prépare, quand on veut recevoir…

Et c’est ce que Dieu le père a fait… dans son grand amour pour son fils : il a voulu lui donner la plus pure et la plus sainte des femmes au monde.

Que la grandeur de son cœur n’ait jamais d’égale dans l’histoire…

D’où ces grâces exceptionnelles accordées à une jeune fille de Nazareth, afin qu’elle puisse accueillir ce grand mystère de la foi, à savoir le mystère
de l’Incarnation.

Et ce dogme ne s’oppose en rien à la foi en Jésus Christ, à aucun moment :

il y va justement de pair, le complétant et lui donnant le relief de la Divine Providence.

                                                                           Amen