Homélie – L’Avent est la figure de notre vie suspendue entre la naissance du petit Jésus en Judée 
et la parousie du Christ Roi en vue d’accomplir les promesses. 3ème dimanche de l’Avent, année B

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Père Przemyslaw KREZEL
Paroisse St Pierre et St Paul
en Val d’Azergues
Diocèse de Lyon

L’Avent est la figure de notre vie suspendue entre la naissance du petit Jésus en Judée 
et la parousie du Christ Roi
en vue d’accomplir les promesses.
3ème dimanche de l’Avent (17.12.2017), année B

Lectures :
Is 61,1-2a. 10-11 : L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi…
Th 5,16-24 : soyez toujours dans la joie, priez sans relâche…
J 1,6-8.19-28 : Il y eut un homme envoyé par Dieu : son nom était Jean.

Au début de la messe, j’ai allumé la troisième bougie pour la faire briller dans l’attente 
de l’Avent. Le temps est proche, la venue du Messie se concrétise, l’aurore annonce 
le jour…

Cependant, le temps est suspendu entre déjà et pas encore, entre la conception immaculée faite dans le secret du cœur et la naissance pour le monde.
Pour cela, j’ai placé devant l’autel une mangeoire. Elle est vide, certes, mais en attente, comme si elle désirait accueillir au plus vite celui qui s’offre à l’homme en nourriture.
Cette mangeoire vide m’amène à la réflexion que Dieu intervient toujours d’une manière prévisible, un peu attendue, mais en temps et lieu imprévisibles pour la raison humaine.
Regardons bien : il y avait tant de villes en Judée, tant d’auberges, et même tant de mangeoires 
à Bethléem, mais Dieu se fait homme en un seul lieu.
On le savait bien, car tous les Juifs lisaient la Tora et les livres des Prophètes. 
Ils attendaient le Messie et les prédictions étaient précises :
Et toi, Bethléem en Judée, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; 
car de toi sortira un chef, qui sera berger d’Israël mon peuple (Mt 2,6).

Pourtant, le moment venu, ils ont raté l’accueil de celui qui devait les sauver.
Pire ! Ils ont fermé leurs cœurs, les claquant comme des portes !
Mais aujourd’hui, nous n’en sommes pas encore là, la mangeoire reste vide, 
et nous, en haleine, puisque, croyants de l’an 2017, nous attendons aussi le jour 
où Jésus, le Roi de l’Univers, reviendra.

Les situations se ressemblent fort :
Il y a tant de pays, tant de cœurs humains désireux de son retour… mais le Christ n’est pas encore là. Au moins au moment où je vous parle.
Mais il peut apparaître à chaque instant, dans 5 minutes, dans un jour, un mois, 
dans 100 ans, je ne sais… Ce dont je suis sûr, c’est que sa parousie, c’est-à-dire le retour 
du Seigneur à la fin des temps, se réalisera à l’instar de sa naissance.
Le moment exact nous surprendra.
Dieu fera irruption dans la vie de l’homme d’une manière attendue, parce que les textes 
du Nouveau Testament nous en parlent clairement, mais le lieu et la date précise restent voilés.

L’Eglise, notre mère chérie, en est consciente.
Dans sa sagesse donc, elle nous propose les temps liturgiques qui nous préparent 
à la rencontre avec le Seigneur. Ainsi, l’Avent vise-t-il exactement le retour ultime 
du Seigneur.

L’Avent, comme entraînement, me prépare à la naissance réelle et durable du Seigneur 
dans ma vie. Je le porte déjà dans mon cœur, à l’exemple de Marie.
Mais le temps n’est pas encore achevé. Ma maturité n’est pas encore complète. 
Ma sainteté, c’est-à-dire mon identification totale au Christ, est loin d’être atteinte. 
Je suis comme une mangeoire…en attente.
Prêt …et pas tout à fait décidé.
Fidèle… et pécheur.
En préparation… et brouillon comme la paille de l’étable.

Mes chers frères et sœurs,
La figure de Saint Jean Baptiste, évoquée lors de l’Evangile du jour, pourrait 
nous aider à comprendre notre vie suspendue entre la naissance du petit Jésus en Judée 
et la parousie du Christ en vue d’accomplir les promesses.
Saint Jean témoigne de la présence du Seigneur au milieu du monde!

Jean est un vrai témoin :
Il ne se vantait pas, car il n’était pas la Lumière.
Il ne succombait pas à la tentation de se prendre pour le Messie, car il n’était pas le messie ;
Il restait humble, car il ne se considérait pas comme un grand prophète.
Jean Baptiste, simplement, témoignait :
Je suis la voix qui crie à travers le désert : aplanissez le chemin du Seigneur
Il était donc la voix entre déjà et pas encore.
La voix qui puise dans le passé et tend vers l’avenir ; mais qui est au service du présent, 
au service de ses contemporains.

Amen.